Le ruisseau ne reflète pas mon image. Je la cherche, mon image. Sur les vaguelettes les rides rapides, dans les creux sombres et les amas de galets, accrochée aux végétaux pliant sous le courant, mon image perdue comme un médaillon tombé. Je m’arrache de la berge, me retiens aux jeunes saules qui ploient sans casser. Glisse un peu sur les mottes en marches molles d’escalier. Me redresse finalement et respire d’un coup. Sans souffle et sans image. L’odeur du lilas blanc au loin. Ailleurs.