C’est un sillon entre les haies creusé jusqu’à la roche, encombré de galets et de branches. De détritus des hommes emportés et déposés là à rouiller et pourrir, se dissoudre dans les flaques restantes ou seulement attendre la prochaine crue pour rouler ailleurs et ainsi de suite.
Sillon presque à sec, tranchée de générations de jeux d’enfants, mon père, ma fille et j’ai les images des miens, mes explorations et mes escalades sous les troncs couchés, dans les buses de béton rugueux, sur les talus glissants. Ces battements du cœur aventureux.
Je regarde le ruisseau sec et gris. Je vois d’autres ruisseaux et d’autres vies.