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Sous l’ombre serrée des bois, je suis la rive. Autrefois il y avait des ponts. Ou des fûts abattus traversant l’eau sombre. Il y avait des clairières pâles plus loin sous les futaies. Des sentiers peu connus parcourant le vallon. Je suis la rive et je me perds. Tout est embroussaillé et confus. Des congères de ronces recouvrent les sentiers dont la trace s’estompe et les souvenirs aussi. Je remonte le courant et mes traces me suivent. Et s’effacent. Les ponts sont des piles. Je m’enfonce sous les troncs.